Présentation des projets passés.
Sianhe

Starting Grant European Research Council, 2008-2013

Direction : M. Balasse.

Projet : “ Stable isotope investigations on the adaptations of Neolithic husbandry to the diverse climatic and environmental settings of Eastern, Central and Western Europe ”

Aujourd’hui, le projet de Marie Balasse et de son équipe, baptisé Sianhe, comporte trois volets. D’abord l’étude de la gestion alimentaire des troupeaux du VIIe au IIIe millénaire avant notre ère : les isotopes stables du carbone révèlent la nature de la nourriture, terrestre ou marine. Parmi les animaux examinés, les étonnants moutons de l’archipel des Orcades, au Nord de l’Écosse. Nourris exclusivement d’algues – qu’ils vont parfois chercher à la nage –, ces moutons présentent des adaptations physiologiques qui entravent aujourd’hui leur retour sur des pâtures terrestres. Une piste du projet est d’étudier, en comparant des dents fossiles et des données actuelles, l’ancienneté de ces adaptations, peut-être liée à celle de cette pratique. Les chercheurs s’intéresseront en deuxième lieu au contrôle de la reproduction et à la saisonnalité des naissances au Néolithique. Pour cela, ils analyseront cette fois les isotopes stables de l’oxygène dans des restes dentaires de moutons, bovins et cochons issus de différents sites européens. Enfin, ils étudieront, grâce aux isotopes stables de l’azote, la durée de lactation chez les bovins au Néolithique moyen, essentiellement dans le sud de la France et en Roumanie.

 

LeCHE

International Training Network Marie Curie, 2009-2012.

Responsable pour la France : J-D. Vigne, membre du directoire du projet.

Projet : « Lactase Persistance and the cultural history of Europe ».

Ce projet réunit 13 laboratoires issus d’Allemagne, France, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède.

Voici un court résumé du projet en anglais :

Milk - the ultimate health drink for Europeans over the last 7000 years !

The ideal training for future researchers in Europe, draws together leading research teams in world, state-of-the-art methods and a clearly focused, important and emotive question with widespread repercussions and integrates them using sophisticated tools and training devices ; welcome to the training network, LeCHE. This large (15 researcher, 24 participant) Europen training network explores the origin and impact of dairying Europe. The participating researchers will drawn on the latest genetic studies of modern humans and domestic animals to identify markers of specific traits, but will also travel back in time and search for these in ancient remains. The trait of Lactase Persistence is under extreme positive selection in humans, but ancient DNA analyses reveals that it is absent in the first Neolithic farmers. Drinking raw milk has been very good for you for over 7,000 years !

Modern phylogeographic patterning suggests that a high degree of co-evolution of humans and domesticates. We will use sophisticated chemical and isotopic geochemical analyses of artefacts and bones, combined with traditional archaeology to obtain direct evidence of milk consumption and explore husbandry practices. All this data will be integrated into a large database. Mathematical modelling of gene flow and selection in Neolithic populations, constrained by archaeological data, will be used to develop hypotheses which can be tested against modern distribution of genetic diversity and ancient remains. Each student will have their own research project, but they will be encouraged to think and work as a team, by network activities, including a sophisticated set of Web 2.0 tools for communication, summer schools and their co-authorship of a book, the latter to teach them writing, editing and team-working skills.

Site internet : https://sites.google.com/a/palaeome.org/leche/

Hargana

Idex Sorbonne Universités Pour l’Enseignement et la Recherche (SUPER)

Programme Convergences - Société et environnement : savoirs et enjeux 2014                                                                                                                                                                      Projet  : Histoire et Archéologie des Ressources biologiques et stratégie de Gestion vivrière de l’ArgaNeraie médiévale en montagne Anti-atlasique.                                                                     

Coordinateur : J.-P. Van Staëvel (Université Paris 4, UMR 8167 Orient et Méditerranée)

Responsable pour l’unité : M.-P. Ruas, co-responsable scientifique



Keywords* : food crop diversity, archaeology, archaeobotany, archaeometry, zooarchaeology, argan tree, field processing, breeding, ethnobotany, history of technology, argan oil, Morocco, mountain, Middle Ages, agrosylvopatoral system.



Le programme de recherche interdisciplinaire HARGANA, qui réunit 6 partenaires français et marocains, est conduit dans le cadre des initiatives Convergence de la Communauté d’Universités et d’Établissements de Sorbonne Universités. Ce projet d’une durée d’un an a pour ambition d’étudier, pour la période médiévale, les ressources végétales et animales domestiques et sauvages de la population almohade d’Îgîlîz (Maroc, Anti Atlas) et les modalités de gestion et d’usage des terroirs et du territoire à travers l’exemple de l’arganier [Argania spinosa (L.) Skeels]. Espèce endémique dominante dans le paysage, l’arganier constitue, en effet, la base de l’économie vivrière et du système agro-pastoral tant des dévots, des guerriers et des paysans qui vivaient au 12e s. sur la montagne d’Îgîlîz, que des habitants du village actuel de Tifigit, au pied de la forteresse médiévale.



Le site archéologique d’Îgîlîz, est campé à 1350 mètres d’altitude à 60 km au sud-sud-est de Taroudant dans l’Anti-Atlas, région pré-saharienne du Maroc. L’arganeraie s’y trouve en limite orientale de son aire et y a atteint un stade dégradé steppique monospécifique (formations avec Euphorbia echinus et Artemisia herba-alba). Co-exploité avec l’orge de culture sèche (Hordeum vulgare) et les plantes de l’horticulture irriguée sur les versants aménagés en terrasses, sa récurrence dans les vestiges archéobotaniques de l’habitat almohade trahit un rôle majeur de cette ressource ligneuse, fourragère et oléagineuse.



Le site archéologique et le village constituent un observatoire archéologique, historique et ethnobotanique de premier plan pour étudier les pratiques d’exploitation du territoire cultivé et parcouru qui ont modelé les traits de l’arganeraie actuelle. Celle du Moyen Âge, peut-être plus diversifiée, sera étudiée directement à partir des formes de croissance des individus collectés pour leur bois (éco-anatomie quantitative) et indirectement grâce aux témoins bio-archéologiques de l’agro-horticulture, de la construction et de l’élevage (carpologie, anthracologie, archéozoologie). Les sources écrites médiévales seront convoquées pour recenser les techniques d’extraction de l’huile d’argan et ses usages. Elles seront complétées par les analyses archéométriques du mobilier lithique (meule, percuteurs) susceptibles de conserver des résidus oléagineux et des enquêtes ethnobotaniques auprès de habitants du village actuel sur les techniques et les outils/ustensiles liés à l’exploitation des arganiers et à l’extraction de l’huile d’argan. On tentera de comprendre comment la communauté almohade avait accès à une diversité agro-alimentaire dans un environnement de montagne semi-aride.



Le projet porte ainsi un regard pluridisciplinaire – archéologique (bâti, mobiliers lithique et céramique), archéobotanique (semences et bois), archéozoologique (ossements animaux), archéométrique (analyses moléculaires organiques, éco-anatomie quantitative), historique (textes arabes médiévaux) et ethnobotanique (chaîne technique d’extraction de l’huile et utilisation de l’arganier)– sur la stratégie agro-pastorale de gestion d’un territoire semi-aride que les habitants successifs de cette moyenne montagne ont développée au fil des siècles.



Équipes porteuses du projet dans la Comue Sorbonne-Universités :

  • Université Paris 4 - UMR 8167, Orient et Méditerranée, équipe Islam médiéval
  • Muséum national d’Histoire naturelle - UMR 7209, Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques, environnements (AASPE)
ANR EXSUDats

ANR Blanche, 2010-2013

Coordinateur : M. Regert, UMR 6130, CEPAM

Responsable pour l’unité : M. Tengberg

Projet : " EXSUDats et goudrons végétaux en ARCHéologie : chimie, fabrication et utilisations "

Parmi les vestiges conservés en contexte archéologique, les matériaux organiques amorphes, témoins de l’exploitation de substances variées (cires, résines, résidus alimentaires), sont souvent les moins bien conservés du fait de leur sensibilité aux processus d’altération. Ces matériaux représentent néanmoins des sources inestimables de renseignements sur les modes de vie et de fonctionnement des sociétés du passé, que ce soit au niveau de leurs stratégies alimentaires, de l’histoire des techniques ou des rites funéraires. En outre, les résidus organiques témoignent à la fois de l’exploitation du monde végétal et animal et permettent donc également d’accéder aux relations hommes-environnements.



Les témoins considérés ici ne peuvent être appréhendés que grâce à la mise en place de stratégies relevant de la chimie analytique, développées efficacement depuis ces deux dernières décennies par un faible nombre d’équipes. Le projet est focalisé sur les questions liées à l’exploitation des exsudats et goudrons végétaux et du bitume (au sens géologique du terme). Ces matériaux ont une origine essentiellement végétale ; ils sont constitués de mélanges moléculaires complexes largement terpéniques et ils partagent un grand nombre d’utilisations. Dans un certain nombre de cas, ils peuvent être mélangés à divers adjuvants qui seront également pris en considération (cire d’abeille, graisses animales, huiles végétales, ocres, argiles, etc...). La connaissance des substances exploitées, de leurs modes de transformation et de leur socio-économie demeure extrêmement fragmentaire alors que la production de ces substances a représenté une activité importante pour certaines sociétés. Le programme de recherche interdisciplinaire englobe des approches archéologique, chimique et archéobotanique de ces vestiges. Une approche large depuis le Néolithique jusqu’aux périodes récentes, de l’ouest de l’Europe jusqu’à la péninsule arabique a été retenue pour initier le projet.



Dans un second temps, nous nous focaliserons sur des fenêtres géo-chronologiques plus précises (Néolithique du nord-ouest méditerranéen ; ateliers de production du sud-est de la France pour la période médiévale et est-méditerranéen / péninsule arabique à partir de la protohistoire). Il s’agira, grâce au développement de méthodologies analytiques innovantes, de déterminer la nature des matériaux exploités, leurs modalités de fabrication et d’utilisation, les réseaux d’acquisition, et, plus largement, l’organisation socio-économique de la production.



L’un des points forts de ce projet sera de chercher à corréler les données obtenues à partir de l’analyse chimique de résidus organiques aux données archéobotaniques, point crucial pour appréhender les circulations des matériaux considérés. En croisant données chimiques, archéologiques et botaniques, mais aussi en nous appuyant sur des sources textuelles et des données de l’archéologie expérimentale, nous espérons, à l’issue de ce programme de recherche, passer d’un savoir fragmentaire et parcellaire de l’exploitation des plantes à résines et à goudrons, à une vision systémique et diachronique, permettant de mieux comprendre les modalités de gestion de ces substances.

ANR OBRESOC

ANR Changements environnementaux planétaires, 2010-2012.

Coordination : J.-P. Bocquet-Appel, UPR 214 du CNRS

Responsable pour l’unité : J.-D. Vigne et A. Tresset

Projet : " Observatoire rétrospectif d’une société archéologique : la trajectoire du Néolithique rubané "

" L’évaluation de changements climatiques globaux et de leur impact sur les sociétés est, de prime abord, envisagée via la mise en place d’observatoires prospectifs régionaux, chargés de collecter des données environnementales, socio-économiques et culturelles. Cette évaluation suppose la pérennité des observatoires prospectifs, sur des durées relativement longue à l’échelle d’une vie humaine (disons 50-100 ans), mais durées qui demeurent courtes à l’échelle le plus souvent des temps géologiques des phénomènes environnementaux. Pourtant les trajectoires pluri-millénaires de quelques sociétés, dont on sait qu’elles expérimentèrent des changements environnementaux sensibles, sont relativement bien connues ou reconstructibles, au moins dans leurs grandes lignes. Il s’agit de sociétés archéologiques, c’est-à-dire dont l’information provient principalement de la terre, sociétés presque toujours agricoles telles les Mayas en Mésoamérique, ou la culture « Rubanée » (encore appelée LinearBandKeramik ou LBK) en Europe durant le Néolithique. A côté, donc, d’observatoires prospectifs concernant la société actuelle, destinés à prédire le futur, la mise en place de ce que l’on pourrait appeler des observatoires rétrospectifs, chargés de collecter des données et d’analyser les trajectoires socio-naturelles de sociétés archéologiques, de leur naissance à leur disparition, et non pas des faits culturels singuliers, devrait pouvoir fournir un éclairage complémentaire pour formuler des interrogations et des hypothèses relatives au devenir de nos propres sociétés.

Même si les données des sociétés archéologiques sont incomparablement plus pauvres que celles qu’il est possible d’obtenir avec les appareils statistiques des sociétés actuelles, ces observatoires rétrospectifs, à la différence des premiers, couvrent d’emblée des échelles de durée qui sont compatibles avec les tendances environnementales longues. Les sociétés archéologiques aux populations très peu nombreuses, reposaient sur des systèmes économiques au fonctionnement beaucoup plus simple que les sociétés actuelles à populations extrêmement nombreuses. Le croisement de données archéologiques souvent déjà existantes, d’aires culturelles homogènes, avec des données environnementales, devrait permettre d’appréhender la réactivité et le degré de résilience aux impacts environnementaux des systèmes socio-naturels des sociétés archéologiques. Pour des raisons liées à l’abondance et à la qualité de l’information disponibles, notre choix s’est porté sur la société agricole néolithique de l’aire culturelle rubanée (5750-4750 BC cal) qui couvrit l’Europe, longitudinalement, de la Normandie et la Bretagne jusqu’à la Hongrie. Dans quelles circonstances environnementales et culturelles cette société apparut-elle ? Le succès d’une société peut être mesuré par son expansion démographique, lequel est, en général, corrélé à son expansion géographique. Quelles furent les aires géographiques de son expansion, de l’origine au zénith, éventuellement de son morcellement précédant sa dissolution ? Y eut-il des variations environnementales corrélées au tempo de cette cinétique spatio-temporelle ? Alors que les sociétés et les gouvernements s’interrogent sur l’impact des changements climatiques, il nous semble que le temps est venu de prendre en compte l’expérience de sociétés disparues.

Cobota

Sésame Ile-de-France 2012-2014

Direction : J.D. Vigne et M. Tengberg

Projet : « Création d’un service commun de recherche et de formation en paléo- et archéobotanique en Île-de-France »

ANR DENDRAC

Appel d’offre Jeune Chercheur, Jeune Chercheuse, 2010-2013

Direction : A. Dufraisse

Projet : « Développements d’outils dendrométriques appliqués à l’anthracologie : étude des relations homme-ressources-environnement »

Les questions que soulèvent les rapports entre les hommes et le milieu dans le temps et dans l’espace peuvent être explorées par différentes approches, archéologiques, ethnographiques ou environnementales. Dans les sites archéologiques, les charbons de bois constituent d’excellents marqueurs des milieux parcourus par l’homme et des formations végétales qui s’y développent. Résidus émanant du bois de feu sélectionné et transporté par l’homme, ils sont aussi le reflet des usages, des techniques et des modes de gestion de l’espace forestier. L’anthraco-analyse reste néanmoins le plus souvent réduite à l’identification d’une liste d’essences et de leurs proportions sans que le potentiel d’information contenue dans les cernes du bois ne soit exploité. Ainsi, la reconstitution ne serait-ce que des caractéristiques morphologiques du bois exploité (taille, âge, forme) à partir des charbons de bois archéologiques posent encore aujourd’hui des problèmes méthodologiques alors qu’il s’agit d’un élément fondamental pour la restitution des modes de sélection du bois, celle des paramètres environnementaux, populationnels ou encore pour évaluer l’impact des exploitations sur le milieu forestier.

Le principal objectif du projet est de remonter aux caractéristiques dendrométriques de l’arbre et/ou des peuplements exploités à partir de l’étude d’assemblages anthracologiques. Pour cela, nous mettons en place dans un premier temps des protocoles d’analyse des surfaces qui combinent les outils de l’anatomie quantitative, de la morphométrie géométrique, de la dendroécologie et de l’isotopie pour identifier l’organe de l’arbre, son âge et sa physionomie. Ces protocoles, adaptés aux charbons de bois archéologiques dont la taille ne permet pas d’utiliser les méthodes classiques de la dendrochronologie, sont compatibles avec une utilisation en routine. Construits à partir de peuplements forestiers actuels, il s’agit dans un second temps, d’appliquer ces protocoles sur des assemblages anthracologiques reproduits expérimentalement à partir de ces mêmes peuplements. Parce que notre ambition est d’appréhender la quantification des données sur des paramètres simples tels que les diamètres et les largeurs de cernes, les essais sont réalisés dans des conditions atmosphériques rigoureusement reproductibles.

Le développement de cette approche pionnière a pour ambition d’accroître les potentialités informatives de la discipline tant du point de vue de la restitution des modalités de gestion de l’espace forestier que de l’impact des activités humaines et des variations du climat sur le milieu. La création de tels référentiels constitue une avancée méthodologique déterminante pour la discipline ; ils auront vocation à être diffusés et complétés (centralisation, stockage, pérennité et accessibilité des protocoles et des données).

En fin de programme, cinq modules plus spécifiques seront développés sur la base des acquis méthodologiques. Ils auront pour objectifs de perfectionner les outils en fonction des problématiques développées, puis de les tester, de les adapter et de les valider en contexte archéologique.

Site internet : https://dendrac.mnhn.fr/

Publié le : 21/03/2019 11:35 - Mis à jour le : 04/04/2019 15:50