ANR Viticulture : Vignes et vins en France du Néolithique au Moyen Age. Approche intégrée en archéosciences.

Présentation
  • Programme : Projet de Recherche Collaborative, Défi 8, APG 2016. 2017-2020
  • Responsable (s) : L. Bouby, ISEM, Montpellier
  • Partenaires :
  1. UMR 5288 Anthropologie Moléculaire et Imagerie de Synthèse
  2. UMR 7209 AASPE/Archéozoologie et Archéobotanique, Sociétés, Pratiques, Environnements
  3. Centre for GeoGenetics
  4. UMR 183 INRA Sciences pour l'Oenologie
  5. UMR 1334 AGAP/Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes tropicales et méditerranéennes, équipe DAAV/Diversité, Adaptation et Amélioration de la Vigne
  6. UMR 5554 Institut des Sciences de l'Evolution Montpellier
  7. UMR 5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes

Ce projet intègre des méthodes innovantes en archéosciences, afin d'identifier les caractéristiques et la diversité des vignes et vins produits et consommés en France de la Préhistoire au Moyen Age. Dès la Protohistoire, le vin joue un rôle social et symbolique capital. C'est un produit d'échange recherché, qui voyage sur de longues distances. La vigne se distingue alors comme une espèce majeure d'un point de vue économique, paysager, culturel et symbolique. Pour autant, des aspects fondamentaux, touchant les caractéristiques des vignes cultivées et des vins produits, restent très mal connus. Avant le Moyen Age, les vins sont surtout connus par les textes et par des inscriptions sur amphores éparses et les descriptions textuelles sont pratiquement inutilisables pour les vignes. Le territoire français permet d'intégrer la plupart des courants d'échanges qui touchent le vin à l'échelle de la Méditerranée et de l'Europe, tels les mouvements coloniaux phéniciens, grecs, romains et les changements culturels liés à la diffusion du Christianisme puis de l’Islam. Il offre également un cadre parfait pour étudier la diffusion de la viticulture de la Méditerranée à l'Europe tempérée et ses implications en termes d'adaptation et de recomposition de la diversité viti-vinicole. Les approches multi-scalaires combinent archéobotanique, morphométrie géométrique, archéogénétique, biochimie et archéologie expérimentale. Les analyses portent sur des restes végétaux et des contenants archéologiques (céramiques, bois) issus d'un échantillonnage rigoureux. L'archébotanique permet d'observer à grande échelle les dynamiques de la vigne et de ses utilisations depuis le Néolithique. ADN ancien et morphométrie aideront à établir les caractéristiques des vignes cultivées (couleur, productivité) et leurs parentés avec les vignes sauvages et les cépages modernes. Il sera alors possible de s'interroger sur les origines géographiques des variétés archéologiques, d'en retracer les courants de diffusion et les mécanismes évolutifs. L'association de l'archéogénétique et de la chimie organique pour l'étude des contenants montrera quels types de vins étaient fabriqués : vins de raisin ou d'autres fruits, couleurs, utilisation d'additifs pour l'aromatisation et la conservation. Le rôle des levures et bactéries dans la fermentation et la conservation des vins sera pour la première fois pris en considération.



Statistiques et modèles permettront d'intégrer l'ensemble des données produites à différentes échelles d'analyse, mais également les informations issues d'autres sources archéologiques ainsi que celles fournies par la diversité génétique moderne de la vigne et des microorganismes, afin de restituer les dynamiques géo-historiques de la diversité des vignes et des vins, en relation avec les changements environnementaux et socio-économiques.

Publié le : 15/05/2019 11:22 - Mis à jour le : 15/05/2019 11:23