Sandrine GROUARD

Participation à 20 projets internationaux de recherche (essentiellement avec des Universités des États Unis, du Québec, des Antilles et du Brésil) et dirigé 8 projets internationaux de recherche portant sur l’île de Barbuda (Petites Antilles), sur le Brésil et sur le Panama, et 20 projets nationaux sur l’Outre-Mer.

Depuis 2019, je dirige une mission de prospections - fouilles sur l’archipel de Bocas del Toro au Panama, pour laquelle j’ai obtenu le prix de la Fondation ENGIE.

- Caribaró. Investigación arqueológica y etnoarqueológica sobre el archipiélago de Bocas del Toro, Panamá / Caribaró. Enquête archéologique et ethnoarchéologique sur l’archipel de Bocas del Toro, Panama. 2022-26. Dir° S. Grouard (AASPE-MNHN), coll° Dr. Catalina Zorro (Museo Geologico Bogota), Christophe Ronné, Eduardo Smith, Orlando Smith, Miguel Contreras (Drago Conservancy), Dr. Ashley E. Sharpe, Dr. Nicole Smith-Guzmán, Dr. Aaron O'Dea, Dr. Richard Cooke (Smithsonian Tropical Research Institute), Dr. Georges Pearson (Cultural Resource Management projects in Bocas), Dr. Noémie Tomadini (AASPE), Saúl Torres (U. Externado), Dr. Nicolas Delsol (FLMNH), Doug Doughty (Toronto), Carly Pope, Dr. Thomas Wake (UCLA), Juana Alegria Quiñones de la Rosa (Universidad del Arte Ganexa, Panama City). A research project funded by the Fondation ENGIE, AASPE MNHN (6000€), Ambassade de France au Panama, Ministère de la Culture - Patrimoine - Panama.

- PCR Cavités naturelles de Guadeloupe, aspects fauniques, archéologiques et géologiques.  Axe 1 : histoire du peuplement animal de l’archipel, Axe 2 : fréquentation précolombienne des grottes, Axe 3 : fonctionnement naturel des cavités. 2010-12. Co-direction A. Lenoble, S. Grouard, P. Fouéré, P. Courtaud. Financé par SRA-DRAC, DEAL, Service Patrimoine Région Guadeloupe, & MNHN. 10 membres.

- PCR Histoire des peuplements animaux de la Guadeloupe au Pléistocène et à l’Holocène (15 000 BC – 1500 AD). Évaluation du potentiel des sites naturels et archéologiques de contexte karstique pour la caractérisation des étapes du peuplement animal de l’archipel guadeloupéen. 2008 – 2010. Co-direction Grouard S. & A. Lenoble, Financé par Service Régional de l’Archéologie, Conseil régional Guadeloupe, DIREN de Guadeloupe, PPF MNHN Structure et Evolution des Ecosystèmes. 10 membres.

- Direction d’opération de fouilles quinquennale du site archéologique Macabou, Commune du Vauclin, Martinique : Troumassan Troumassoid & Suazan Troumassoid (900 - 1500 CE). Site n°97231001 AP. 2005-2009. Dir° S. Grouard, Financé par SRA-DRAC Fort-de-France Ministère Culture, MNHN, Univ. Antilles-Guyane & Univ. Leiden. Encadrement d’étudiants Licence et Master. 40 membres

- Direction d’opération de fouilles triennale du site archéologique Mont Grand Matoury, Guyane Française. 1995-1997. Dir° S. Grouard. Financé par SRA-DRAC Cayenne Ministère Culture et INRAP (AFAN) Grand Sud-Ouest). 20 membres.

L’archipel de Bocas del Toro, localisé à l’ouest du Panama sur la côte Caraïbe, est composé d’îles continentales isolées du continent entre 9000 et 5000 BCE en raison de la montée du niveau marin holocène. Éclipsé par les provinces centrales et du Pacifique, son potentiel archéologique est resté inconnu jusqu'en 1949 (Linares 1971). La dernière mission archéologique française au Panama remonte aux années 1970 (Ichon 1974). Trois nouveaux sites ont été découverts en 2019 par S. Grouard :  Sitio Swan Cay Beach : tortues marines précolombiennes (pêche et découpe sur la plage pour l’alimentation) ou bien coloniales (commerce des écailles), Sitio Cayo Drago Nord (céramique tardive ca. 500 -1400 CE), Village de la Finca 910 (lithique et céramique ancienne ca. 2800-1800 BCE).

Une diversité d’artefacts lithiques, coquilliers et céramiques présentent des similitudes avec des pièces de Chiriquí côte Pacifique, du Panamá central et du Costa Rica, ce qui témoigne d’échanges complexes. Ce modèle d'interaction caractérisait les Talamancas, Doraces et Chánguenas à l'époque coloniale et reste une pratique courante aujourd'hui chez les Ngäbes de Bocas del Toro. Cet archipel offre donc des conditions idéales pour la recherche archéologique et l'analogie ethnographique dans la reconstruction des activités de subsistance dans leurs environnements.

Ce travail de recherche est mené sur une aire culturelle peu connue et peu développée, nommée Aire intermédiaire, comprise entre l’aire andine et l’aire maya. Cette recherche permettra de :

• Dresser la carte archéologique de l’Isla Colón, par des prospections de terrain.
• Identifier chronologiquement et culturellement les sites archéologiques sur Isla Colón et les sauver avant qu'ils ne soient totalement détruits par l'érosion marine et la montée du niveau marin et par les collectionneurs de pièces archéologiques.
• Fouiller en priorité Swan Cay Beach afin de préserver les ossements de tortues marines et d'en identifier leur origine : populations précolombiennes (5000 BCE-1400 CE), coloniales (1493-XIX) ou accumulations naturelles.
• En réaliser l'analyse archéozoologique afin de décrire les espèces, les arties squelettiques et les pratiques bouchères liées aux différentes époques culturelles et compléter avec des datations C14.
• Identifier les restes de faune vertébrée et invertébrée archéologiques afin d'en explorer la biodiversité du passé, et reconstituer l'Histoire du peuplement animal de l'archipel en précisant le remplacement des espèces (temps pré-anthropiques, temps amérindiens précolombiens, arrivée des européens, temps modernes), ainsi que les paléopêches, les techniques de chasse et les pratiques de subsistance.
• Travailler conjointement avec les populations autochtones pour comprendre l'organisation spatiale des villages archéologiques, explorer les techniques de pêche et interpréter les chaînes opératoires liées à la pêche.
• Réaliser l'inventaire et la mise en valeur des artefacts dans un Musée en cours de construction à l’Hôtel de ville. Certains collectionneurs ont déjà donné leur accord pour que leurs artefacts y soient exposés. La formation d’étudiants locaux, le développement d’activités scientifiques sur place et des communications avec des écoles de Bocas se feront en collaboration avec Drago Conservancy. Des communications de diffusion auprès du public sont déjà prévues avec l’Ambassade de France, à l’Alliance française de Panama City et à celle de David, ainsi qu’à Bocas del Toro et Boca del Drago, avec la communauté Ngäbe de Drago.

Ce projet permet de mieux comprendre les préoccupations actuelles sur le climat car :

1) l'érosion marine et la montée du niveau marin détruit quotidiennement les sites archéologiques littoraux, dont les deux sites de Swan Cay Beach et de Cayo Drago Nord ;

2) les espèces capturées par les populations précolombiennes sont drastiquement différentes des espèces actuellement consommées, en terme de spectre de faune et de tailles d’individus ;

3) la pêche traditionnelle réalisée par les populations autochtones recule tous les ans de plus en plus loin des côtes et nécessite la mise en place de nouvelles pratiques, de nouveaux systèmes techniques et des chaînes opératoires adaptées aux nouvelles espèces de poissons.