Amendement au Goémon des parcelles Agricoles LITTorales: tracer par la biochimie un patrimoine technique potentiellement plurimillénaire

Présentation

L’entretien de la fertilité des sols occupe une place essentielle au cœur des systèmes agropastoraux, depuis les premiers temps de l’agriculture. Les amendements organiques consistent encore aujourd’hui majoritairement en fumiers d’étable. Dans les zones littorales, des ressources alternatives sont disponibles sous la forme d’algues laminaires (goémon). Bien documentée par l’histoire et la tradition orale pour les périodes contemporaines pré-industrielles et jusqu’à nos jours, leur exploitation est potentiellement millénaire, soupçonnée sur base d’indices malacologiques. L’objectif de ce projet de recherche est de tester la validité d’un nouveau marqueur direct de ces pratiques : la teneur en arsenic des grains de céréales, héritée de teneurs naturellement élevées dans les laminaires, transmises au sol puis à la plante. Pour cela un protocole exploratoire d’analyse a été établi sur des céréales actuelles similaires à celles découvertes en contexte archéologique, et sur leurs équivalents anciens issus de sites du second âge du Fer (Ve-Ier s. av. n.è.), localisés en Bretagne et Normandie. Sur ces sites, une bonification des sols reposant sur des fumiers animaux sera appréhendée par l’analyse du δ15N sur grains de céréales issus de résidus de récoltes. En préalable à l’analyse de la teneur en arsenic des grains archéologiques et afin de disposer du référentiel adéquat, des cultures expérimentales ont été établies sur l’île de Quéménès, dans l’archipel de Molène, au large du Finistère. Dans cette propriété du Conservatoire du Littoral est aujourd’hui développé un modèle d’agriculture biologique et durable, impliquant la fertilisation des terres à l’aide du goémon.

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Publié le : 15/05/2019 11:31 - Mis à jour le : 17/05/2023 10:45