La fragmentation est une caractéristique récurrente du matériel faunique archéologique, qui a un impact sur de nombreux aspects des études archéozoologiques, de l’identification taxonomique aux études biométriques.

La fragmentation est une caractéristique récurrente du matériel faunique archéologique, qui a un impact sur de nombreux aspects des études archéozoologiques, de l’identification taxonomique aux études biométriques. Elle peut résulter d’actions anthropiques et naturelles qui se sont produites respectivement avant et/ou après le dépôt des os. Bien que plusieurs typologies de fragmentation osseuse aient été décrites, elles sont actuellement basées à la fois sur des observations macroscopiques et sur la subjectivité des chercheurs et manquent de l’universalité nécessaire aux comparaisons inter-études.
Pour répondre à ce besoin, nous présentons un protocole standardisé basé sur des points repères pour la description et la quantification des modèles de fragmentation mandibulaire, en utilisant comme modèles deux rongeurs insulaires de tailles différentes. Le rat des rizières (tribu Oryzomyini) et l’agouti (Dasyprocta) des Petites Antilles étaient abondants durant l’Âge Céramique précolombien (500 avant J.-C. - 1500 après J.-C.). Les formes de leurs mandibules ont été quantifiées en utilisant les coordonnées de 13 points repères 2D. Nous montrons que les mesures basées sur les points repères peuvent être utilisées pour:
-évaluer les différences de conservation entre les taxons d’un même groupe taxonomique (par exemple, les rongeurs),
-estimer le niveau de conservation d’une partie du squelette (par exemple, la mandibule),
-décrire les modèles de fragmentation sans typologies préexistantes et
-faciliter l’application de méthodes morphométriques géométriques au matériel archéologique fragmenté.
Notre approche novatrice, qui s’appuie sur les analyses de fragmentation et établit des modèles de fragmentation spécifiques, s’affranchit des typologies existantes et pourrait être appliquée systématiquement aux recherches futures.
 
Fragmentation is a recurring feature of archaeological faunal material, and impacts many aspects of zooarchaeological studies from taxonomical identification to biometric studies. It can result from anthropic and natural actions that occurred respectively before and/or after bone deposit. While several bone fragmentation typologies have been described, they are currently based on both macroscopic observations and researcher subjectivity and lack the universality necessary for inter-study comparisons. To fulfill this need we present a standardized landmark-based protocol for the description and quantification of mandibular fragmentation patterns, using two insular rodents of different sizes as models. The rice rats (Oryzomyini tribe) and the agouti (Dasyprocta) from the Lesser Antilles were abundant during the pre-Columbian Ceramic Age (500 BCE-1500 CE). Their mandibles’ shapes were quantified using the coordinates of 13 2D-landmarks. We show that landmark-based measurements can be used to:—assess the preservation differences between taxa of the same taxonomic group (e.g., rodents),—estimate the level of preservation of a skeletal part (e.g., mandible),—describe fragmentation patterns without pre-existing typologies and—facilitate the application of geometric morphometric methods to fragmented archaeological material. Our novel approach, leveraging fragmentation analyses and establishing specific fragmentation patterns, frees itself from existing typologies and could be systematically applied to future research.
 

« Defining Fragmentation Patterns of Archaeological Bone Remains without Typologies: A Landmark-Based Approach on Rodent Mandibula » Publié dans Quaternary dans un Special Issue Taphonomy and Palaeoecology of Quaternary Vertebrates: Advances in Fossil and Experimental Studies, coordonné par Juan Rofes, Janine Ochoa et Emmanuelle Stoetzel, Quaternary 2022, 5(1), 14, https://doi.org/10.3390/quat5010014


 
Publié le : 07/03/2022 17:45 - Mis à jour le : 07/03/2022 17:45