La production de vin dans les cités romaines d’Afrique du Nord est souvent réfutée. Lors des fouilles archéologiques sur le site de Rirha (Sidi Slimane, Nord Maroc), un bâtiment (domus) construit dans le dernier quart du IIe s. et exceptionnellement bien conservé grâce à un incendie survenu vers le milieu du IIIe siècle, a livré des vestiges d’un système de pressurage (pressoir, contrepoids, praelum, maie, dolia) . Par comparaison avec le site de Volubilis, localisé à 60km de Rirha, et connu pour ses installations de pressoir à huile d’olive, l’équipement de Rirha a été interprété initialement comme une huilerie.
Si quelques débris de noyaux d’olive ont conforté cette fonction, la découverte de concentrations de déchets de raisins pressés, carbonisés par l’incendie révèlent qu’une partie des opérations réalisées dans le bâtiment étaient aussi destinées à transformer le raisin. L’approche pluridisciplinaire, archéobotanique, chimique et architecturale rend compte finalement d’une production vinicole alors insoupçonnée et ouvre de nouvelles pistes quant à la connaissance des productions viti-vinicoles de l’Afrique romaine.
Carrato C., Ichkhakh A., Kbiri Alaoui M., Rocca E., Ruas M.-P., Alilou M., Mathieu V., Sanz-Laliberté S., Garnier N. et Pineau J.-B., (2020), « Recent discovery of an urban winery in Rirha (Sidi Slimane, Morocco), 2nd-3rd century CE. », dans Brun, J.-P., Garnier N. and Olcese,G. (Eds.): Archaeology and Economy in the Ancient World – Proceedings of the 19th International Congress of Classical Archaeology, Cologne/Bonn 2018, Vol. 9: 167-176. https://doi.org/10.11588/propylaeum.640