Les taux de mercure élevés chez ces poissons limitent aujourd'hui leur consommation. Le risque était moindre il y a 7000 ans, mais le mercure était déjà là...

Le niveau de contamination par le mercure des poissons varie selon les espèces et leur taille. Il a tendance à être plus élevé chez les grands prédateurs qui sont en haut de la chaîne alimentaire en raison du phénomène de bioaccumulation. C’est notamment le cas de l’espadon dont la consommation est régulièrement déconseillée, notamment aux femmes enceintes. Si le mercure est un métal présent naturellement à l'état de traces dans l'environnement, quelle est la part due aux rejets engendrés par les activités humaines ?

L’archéologie peut nous aider à répondre à cette question et l’objet de cet article était donc d’évaluer le taux de mercure présent dans des restes archéologiques de gros espadons pêchés il y a 7000 ans sur les côtes du Chili et de le comparer avec celui d’espadons pêchés actuellement dans la même zone. Les résultats indiquent que les espadons accumulaient du mercure dans leurs tissus bien avant toute activité industrielle humaine, mais confirment que ce taux est actuellement bien supérieur à ce qu’il était dans un milieu exempt de pollution.

Biton-Porsmoguer, S., Bouchoucha, M., Marco-Miralles, F., Salazar, D., & Béarez, P. (2021). Fish vertebrae as archeological biomarkers of past marine ecological conditions: Comparison of mercury levels in Chilean swordfish between the Middle Holocene and the modern period. International Journal of Osteoarchaeology,1–9. https://doi.org/10.1002/oa.3048

Publié le : 26/10/2021 17:30 - Mis à jour le : 26/10/2021 17:30