Hugo HARBERS soutiendra sa thèse intitulée : “Identification des marqueurs morphofonctionnels du processus de domestication en archéozoologie: approche tridimensionnelle de la variation endostructurale de la diaphyse humérale et de la forme du calcanéus" le 13 janvier à 14h au MNHN

Le jury sera composé de :

Marcello SANCHEZ-VILLAGRA, Professor, Paläontologische Institut Zürich, Suisse, Rapporteur

Joris PETERS, Professor, Institut für Paläoanatomie München , Allemagne, Rapporteur

Rose-Marie ARBOGAST, DR, UMR 7044 UniStra, France, Examinatrice

Roberto MACCHIARELLI, Professeur, UMR 7194 CNRS - MNHN, Examinateur

Lionel GOURICHON, CR, UMR 7264 CEPAM, France, Examinateur

Jean-Denis VIGNE, DR, UMR 7209 AASPE, MNHN-CNRS, France, Président du jury

Anthony HERREL, DR, UMR 7179 MECADEV, MNHN-CNRS, France, Encadrant de la thèse

Thomas CUCCHI, CR, UMR 7209 AASPE, MNHN-CNRS, France, Directeur de la thèse

Compte-tenu de la situation sanitaire actuelle, la soutenance aura lieu intégralement en visioconférence. Un lien vers la visioconférence sera disponible lors des prochaines annonces

Résumé

Résumé de la thèse :

L’étude de la domestication peut nous apporter des informations capitales à la fois sur notre histoire et le développement de nos sociétés, mais également sur l’évolution des espèces et les processus biologiques qui ont mené à la diversité des formes vivantes actuelles. On peut synthétiser le processus de domestication en deux étapes : la mise en relation entre la potentielle espèce domestique et l’Homme, puis son adaptation évolutive à la vie avec l’Homme au fil des générations. Ainsi pour étudier la domestication il est nécessaire pour les archéologues de trouver des traces de ces deux étapes dans les restes archéologiques. Bien que l’adaptation évolutive laisse un grand nombre de marqueurs morphologiques qui nous permettent d’étudier sans peine la domestication une fois qu’elle est bien amorcée, la mise en relation en revanche ne laisse que très peu de traces. Cette thèse vise à identifier et caractériser deux marqueurs du contact entre un animal et l’Homme : les conséquences morphologiques osseuses de la croissance en captivité sur le calcanéus et l’humérus chez les ongulés, en prenant comme modèle le sanglier (Sus scrofa). Ces éventuels marqueurs serviront à développer de nouvelles méthodes pour détecter les premières étapes du processus de domestication chez le sanglier en contexte archéologique. L’hypothèse testée est que le changement de comportement d’un individu dont la mobilité est réduite peut laisser une emprunte observable et mesurable dans la morphologie osseuse. Cette thèse fait partie du projet ANR DOMEXP de domestication expérimentale dans laquelle des sangliers ont été élevés en captivité pendant deux ans et scannés tout au long de leur croissance pour étudier l’impact de la captivité sur leur anatomie osseuse. Nos résultats montrent que la captivité induit une réponse morphologique plastique pour les deux marqueurs, et l’application de ces deux méthodes sur des suinés du Néolithique a montré que la morphologie des suinés d’Europe de l’Ouest a changé au cours du Néolithique, ce qui pourrait être considéré comme la conséquence de l’arrivée d’un nouveau système de gestion basé sur un contrôle accru des populations. De plus la présence de spécimens de petite taille évoque la possibilité d’une trajectoire commensale. Ces résultats pourraient être complétés par des approches isotopiques et génomiques afin de fournir une vision plus complète de cette période.

Abstract:

 

The study of domestication can provide us with valuable information both on our history and the development of our societies, but also on the evolution of species and the biological processes that have led to the diversity of living forms today. The domestication process can be synthesized in two stages : the interaction between the potential domesticated species and the human ecosystem, then its evolutionary adaptation to life within the human environment over the generations. To study domestication it is therefore necessary for archaeologists to find traces of these two steps in archaeological remains. Although evolutionary adaptation leaves a large number of morphological markers that allow us to study domestication without difficulty once it is properly initiated, the process of the early interactions on the other hand, leaves very few traces. This thesis aims to identify and characterize two markers of early process of domestication : the morphological skeletal consequences of growth in captivity in wild boar (Sus scrofa) on the calcaneus and humerus. These potential markers will be used to develop new methods to detect the early stages of the domestication process in wild boar in an archaeological context. The hypothesis being tested is that a change in the behavior of an individual with reduced mobility can lead to observable and measurable changes in bone morphology. This thesis is based on the DOMEXP ANR experimental domestication project in which wild boars were bred in captivity for two years and scanned throughout their growth to study the impact of captivity on their bone anatomy. Our results show that captivity induces a plastic morphological response for both markers, and the application of these two methods on Neolithic suines showed that the morphology of Western European suines changed during the Neolithic, which could be considered as a consequence of the arrival of a new management system based on increased population control. Moreover, the presence of small specimens suggest the possibility of a commensal trajectory. These results shoulf be further explored with isotopic and genomic approaches.

 

Publié le : 08/01/2021 09:37 - Mis à jour le : 08/01/2021 09:38