Le séminaire de l'axe transversale "Histoire et Evolution de la Biodiversité Anthropisée (HEBA)" intitulé "Biorchéologie des racines de l'Anthropocène" aura lieu le 3 octobre à l'Auditorium de la grande galerie de l'Evolution.

Lien visioconférence : https://cnrs.zoom.us/j/97921491626?pwd=Q1lmV25zMkx2V2Qrem9GMVpVWnJhdz09

Le terme Anthropocène existe depuis plus de 20 ans. Il désigne la globalisation de l’impact des activités humaines sur l’ensemble de la Biosphère, entrainant une sortie de la stabilité climatique de l’Holocène. Ce néologisme a permis de véhiculer efficacement auprès du grand public l’idée d’un changement global issu d’une trajectoire de l’humanité fondée sur une croissance pérenne portée par les énergies fossiles. Néanmoins, ce terme reste scientifiquement débattu, non seulement auprès des géologues mais aussi et surtout auprès des sciences humaines. Si les géologues cherchent encore un consensus stratigraphique pour cette nouvelle époque, les sciences humaines sont les plus critiques face à ce concept. Elles réfutent d’une part la généralisation de la responsabilité de cette crise écologique à l’ensemble de l’humanité. D’autre part, elles rappellent que l’altération des écosystèmes par les sociétés humaines a une histoire profonde et complexe. La définition de cet Anthropocène doit donc, selon elles, absolument examiner la capacité des changements socio-culturels à transformer les processus environnementaux et leur diversité au cours des derniers 10 000 ans, plutôt que de se focaliser sur une transition environnementale globale et instantanée.

Dans le cadre de ce séminaire, nous aurons l’honneur d’accueillir Michel Magny, Directeur de recherche Emérite du CNRS au laboratoire Chrono-environnement (Besançon) et auteur de l’ouvrage « Aux racines de l’Anthropocène, une crise écologique reflet d’une crise de l’homme » publié aux éditions Au bord de l’eau. Il nous présentera les concepts phares qui permettront aux disciplines paléoenvironnementales de contribuer à cet objectif scientifique.

Cette communication plénière sera suivie d’une discussion et de plusieurs exemples de travaux de recherche en bioarchéologie issus du laboratoire « Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, Pratiques et Environnements » (UMR 7209, AASPE). Ces derniers illustreront la richesse des données bioarchéologiques pour documenter la profondeur et la complexité des racines de l’Anthropocène.

Organisateurs : Thomas Cucchi et Sandrine Grouard

Date : 3 octobre 2022

Lieu : GGE de 9.30 à 16.30

 

Publié le : 07/09/2022 11:20 - Mis à jour le : 03/10/2022 09:00